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In The Field

Le Nouveau-Brunswick dresse la carte des zones d’habitat protégé du saumon sauvage de l’Atlantique

PAR TOM CHENEY (TCHENEY@ASF.CA) Mar 23, 2021

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Le saumon sauvage de l’Atlantique dépend de forêts saines pour réguler le débit de l’eau et assurer la fraîcheur de l'eau. Photo : Tom Cheney
Au Nouveau-Brunswick, les écologistes sentent renaître l’espoir pour les forêts, les rivières et la faune de la province. Grâce à l’initiative Patrimoine naturel du Nouveau-Brunswick, le gouvernement de la province honore sa promesse de protéger 10 % des terres de la Couronne, une hausse par rapport aux 4,6 % qui sont protégées à l’heure actuelle. Cela représente une augmentation de
550 000 hectares de zones protégées.Le gouvernement a déjà désigné 78 534 nouveaux hectares comme des aires protégées et la période de consultation publique a pris fin. Le gouvernement invite maintenant les citoyens à formuler leurs commentaires sur les 77 436 hectares restants de terres protégées proposées. De plus, 388 651 hectares supplémentaires seront ajoutés aux prochains cycles de l’initiative à mesure que le ministère des Ressources naturelles et du Développement économique continue à délimiter de nouvelles zones naturelles en vue de leur conservation. Celles-ci seront déterminées en partie en fonction des zones proposées par les Néo-Brunswickois. Il s’agit de la superficie la plus importante ayant été protégée depuis que la province a créé son programme de zones naturelles protégées il y a 20 ans.

Lois Corbett, directrice générale du Conseil de conservation du Nouveau-Brunswick (CCNB), a collaboré étroitement au processus. Le CCNB a offert une aide directe aux Néo-Brunswickois qui souhaitaient mettre en candidature des aires spécifiques en vue de leur protection. Le niveau de participation, selon Lois, a été réconfortant. « Si cet exercice de protection nous enseigne une chose, c’est que les Néo-Brunswickois accordent une grande importance à la nature », affirme-t-elle.

Elle ajoute que l’augmentation récente des zones protégées est certainement une bonne nouvelle, précisant que le Nouveau-Brunswick fait encore du rattrapage pour malheureusement se retrouver encore à l’arrière du peloton. Le gouvernement fédéral s’est engagé à protéger jusqu’à 30 % des terres de la Couronne. En protégeant 10 % des terres, le Nouveau-Brunswick se situe encore bien loin derrière ses voisins des Maritimes.

Si le processus a révélé à quel point la nature est importante pour les Néo-Brunswickois, il a également montré qu’ils s’en inquiètent. Selon un sondage récent, la politique actuelle de gestion des forêts de la province les inquiète vivement. « Ce n’est pas seulement que la nature leur tient à cœur; c’est qu’ils s’inquiètent de son état actuel », poursuit Lois Corbett.

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Les pratiques forestières intenses, comme la coupe à blanc sur cette photo, dégradent la qualité de l’habitat du saumon de l’Atlantique et de l’omble de fontaine. Photo : Nick Hawkins

Nathan Wilbur, directeur des programmes au Nouveau-Brunswick de la FSA, en convient. Il fait valoir qu’une politique de gestion forestière plus écologique serait avantageuse pour les forêts de la Couronne, une politique qui cherche à trouver le juste équilibre entre l’exploitation forestière et la conservation afin de préserver les biens et services écologiques comme la résilience thermique et la régulation des débits d’eau. Mais l’engagement de la province à protéger davantage de zones naturelles est un grand pas dans la bonne direction.

« Il s’agit d’une nouvelle particulièrement bonne pour le saumon sauvage de l’Atlantique et l’omble de fontaine », ajoute Nathan. Le personnel du ministère des Ressources naturelles et du Développement économique a consulté des groupes d’intervenants, comme la FSA, pour proposer des zones qui pourraient présenter un intérêt écologique important. La FSA a souligné l’importance de protéger les aires d’eaux froides et les cours supérieurs de rivières pour aider à réguler les débits et la température de l’eau, le tout pour se prémunir contre les répercussions du changement climatique.

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Le saumon de l’Atlantique et l’omble de fontaine dans un refuge d’eau froide dans le bassin versant de la Miramichi. Photo : Nathan Wilbur

La nouvelle carte des aires candidates à la conservation montre que le gouvernement nous a écoutés. « Nous célébrons le fait que nos priorités sont reflétées dans la carte des aires candidates à la conservation », termine Nathan Wilbur.

Par exemple, dans la vallée de la rivière Restigouche, la carte révèle que la province se rapproche de l’aménagement d’un parc de préservation de la voie navigable. Entre-temps, sur la Miramichi, on prévoit protéger plusieurs tributaires d’eaux froides. Des zones tampons importantes seront aménagées le long de tronçons du bras inférieur nord de la Petite Miramichi du Sud-Ouest et du bras nord de la Renous et d’autres mesures protectrices seront ajoutées à divers endroits dans le bassin versant d’une superficie de 13 000 km².

Il est vrai que le Nouveau-Brunswick a un rattrapage considérable à faire. Mais les progrès doivent débuter quelque part. La protection de ces zones de grande valeur est un premier pas très prometteur.

Le processus de mise en candidature et de consultation publique sur les aires candidates à la conservation est un processus à plusieurs volets. Pour voir une carte des aires candidates à la conservation à l’heure actuelle dont la période de consultation publique est ouverte et pour faire vos propres propositions, cliquez ici.