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In The Field

Champs de pommes de terre le long de la Restigouche – solutions aux problèmes de sédimentation

Un partenariat établi entre le Gespe’gewaq Mi’gmaq Resource Council et le Conseil de gestion du bassin versant de la rivière Restigouche contribue au maintien de la limpidité et de la salubrité de la rivière.

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Les sédiments se déversent dans la rivière Restigouche de la Little Main Restigouche à sa confluence avec la rivière Kedgwick. (photo : Danny Bird)

Toute personne qui s’est retrouvée sur la rivière Restigouche après un orage est pleinement consciente de la sédimentation produite dans son cours supérieur, notamment dans la Little Main Restigouche, qui se jette dans la rivière Kedgwick pour former le cours principal de la rivière.

Les champs de pommes de terre et les activités industrielles constituent les principales sources de sédimentation en raison des eaux de ruissellement qui se déversent dans le ruisseau Five Fingers.

Le sol nu dans les champs de pommes de terre est l’une des raisons pour lesquelles les ruisseaux avoisinants s’envasent, ce qui est un problème pour le saumon sauvage de l’Atlantique.

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Sédimentation dans la Restigouche comparativement aux eaux claires de la rivière Patapédia après un orage.

Le bassin versant de la Restigouche est dans un état relativement sauvage. Il est toutefois touché par les activités d’exploitation des terres intensives comme les activités forestières qui sont pratiquées un peu partout dans la bassin versant et celles associées à la culture de la pomme de terre qui ont lieu principalement dans la région de Saint-Quentin.

À la différence de la majorité des effets dus à l’utilisation des terres qui s’observent sur une étendue plus vaste et ont un effet cumulatif sur l’ensemble du réseau hydrographique, la sédimentation causée par les champs de pommes de terre a un effet ponctuel ce qui signifie qu’elle peut être plus facilement gérée.

Elle est gérable oui, mais pas facile à gérer.

Un organisme autochtone local, le Gespe’gewaq Mi’gmaq Resource Council, a reconnu le problème et est intervenu.

Sa demande de subvention présentée au Fonds de la nature du Canada pour les espèces aquatiques en péril pour venir à bout des problèmes de sédimentation a été couronnée de succès.

Maintenant, il s’est associé à David Leblanc du Conseil de gestion du bassin versant de la rivière Restigouche.

Le partenariat a permis de nouer des relations avec quatre producteurs de pommes de terre dans la région. Ils ont commencé à aménager des étangs pour retenir les eaux de ruissellement et permettre aux sédiments fins de s’y déposer avant que l’eau propre ne soit évacuée dans le ruisseau Five Fingers.

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Sédiments à la confluence des rivières Upsalquitch et Restigouche. (photo : CGBVRR)

Plusieurs pièges à sédiments ont été installés, et on espère que leur effet sera visible dans la rivière Restigouche dès 2021.

Les bienfaits du projet seront confirmés par un programme de surveillance de la qualité de l’eau mené dans le ruisseau Five Fingers qui débutera en 2021.

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Un étang de décantation en cours d’aménagement.

Ce programme d’une durée de trois ans vise à localiser davantage de sites problématiques et à y aménager des étangs de décantation.

Vu le volume important de sédiments qui s’écoule des champs de pommes de terre, ces étangs devront faire l’objet d’un entretien continu en vue de continuer à être performants.

La quantité de sédiments est si importante que les étangs se remplissent chaque année et doivent être vidés.

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Un étang de décantation terminé.
L’établissement de relations avec les producteurs, la démonstration de l’efficacité de cette approche et l’entretien de ces sites est un défi continu, mais ce partenariat local est en mesure de le relever et change vraiment les choses.
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David Leblanc à un étang de décantation rempli de sédiments après seulement un an.